Le quotidien «L’Est Républicain» affirme que des traces d’ADN prélevées sur les vêtements de la jeune femme tuée en 1987 désignent Jacques Maire, définitivement acquitté en 2008 dans cette affaire.
Vingt-sept ans après le meurtre de Nelly Haderer à Nancy, des traces de l’ADN d’un suspect, définitivement acquitté en 2008 dans cette affaire, ont été retrouvées sur le jean de la victime, a affirmé mercredi L’Est Républicain, citant une source judiciaire. Selon le journal, l’ADN découvert sur le jean de la jeune femme serait celui de Jacques Maire, une information aussitôt mise en doute par son avocate.
«Je n’y crois absolument pas», a déclaré à l’AFP Me Liliane Glock, qui n’a toutefois pas accès au dossier. Son client avait été définitivement acquitté en 2008 de ce meurtre, au terme de son troisième procès. «Après son acquittement, il avait lui-même demandé qu’on exploite les éventuelles traces d’ADN pour prouver son innocence», a-t-elle rappelé. En tout état de cause, Jacques Maire ne pourra plus être inquiété par la justice dans cette affaire, a confirmé son avocate.
La victime, une mère de famille de 22 ans, avait été tuée de deux coups de carabine 22 LR et son corps avait été retrouvé découpé sur une décharge proche de Nancy, le 31 janvier 1987. Jacques Maire, déjà mis en cause dans le meurtre en 1983 d’une autre jeune femme, Odile Busset, 20 ans, avait été mis en examen en janvier 1997. Condamné à deux reprises, par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle et des Vosges, il a finalement été définitivement acquitté des deux meurtres en octobre 2008 par la cour d’assises de la Moselle.
L’information judiciaire concernant le meurtre de Nelly Haderer avait été rouverte en 2009 afin de procéder à des analyses génétiques. Et une expertise ordonnée en 2011 avait notamment mis en évidence un profil ADN masculin grâce à une tache de sang retrouvée sur la poche intérieure du jean que portait la jeune femme.
Sa famille avait demandé en septembre dernier la comparaison de ces traces ADN avec le profil de plusieurs suspects, parmi lesquels Jacques Maire, mais aussi le tueur en série Francis Heaulme et plusieurs autres suspects qui avaient été répertoriés au terme d’une première instruction. L’avocat de plusieurs parties civiles à l’origine de cette demande, Me Pierre-André Babel, n’a pas pu confirmer à l’AFP les informations de L’Est Républicain.
Il a précisé n’avoir pas encore eu accès à l’expertise. «Si cette information était confirmée, ce serait un fait unique dans l’histoire judiciaire française», a relevé Me Babel. L’ADN est «l’élément matériel qui a manqué aux trois procès», a-t-il déploré. «Or en l’état actuel du droit français, le recours en révision n’est pas possible pour des victimes. Mais si les informations de L’Est Républicain étaient confirmées, on fera tout pour que ça change», a-t-il promis.
Source : AFP