Technicien PTS section biologie

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Découvrez l’un de nos témoignages métiers, celui de Mélanie, (27ans) Technicien PTS en section biologie

Depuis combien de temps travaillez-vous dans la police technique et scientifique ?
Un peu plus de 7 ans

Quelle est votre diplôme ou niveau d’étude ?
J’ai passé le concours de Technicien PTS en parallèle d’une licence de Génétique et Biologie du développement

Technicien PTS biologie ADNAvez-vous trouvé le concours d’entrée difficile ? Combien y avait-il de poste pour combien de candidats dans votre spécialité ?
Les épreuves respectent un programme précis. On peut donc s’y préparer.

Mais après il s’agit d’un concours : il ne suffit pas être bon de réussir les épreuves pour obtenir un poste, il faut être meilleur que les autres. C’est donc très difficile de savoir si les épreuves se sont bien passées puisque l’on ne peut pas se positionner par rapport aux autres candidats. Ça peut être déstabilisant.

Il faut cependant savoir que le concours est gratuit et peut être passé plusieurs fois. Je pense que si on est très motivé et attiré par les métiers de la PTS, il ne faut pas hésiter à tenter sa chance.

Dans quelle section de laboratoire travaillez-vous ? Vous arrive-t-il de faire des constatations sur le terrain ?
En section Biologie. Nous nous occupons de déterminer la présence ou non de tout fluide biologique et nous déterminons les profils génétiques des traces et des individus.

A titre exceptionnel, pour des affaires bien particulières, nous nous déplaçons sur le terrain pour faire les constatations nous-mêmes. Mais c’est ponctuel et notre travail principal reste le travail en laboratoire.

Etes-vous fréquemment en relation avec les enquêteurs ?
Oui très fréquemment. Nous sommes amenés à discuter ensemble de l’affaire, des résultats, et il me paraît important de garder en tête le coté « police » de notre métier et les réalités du terrain afin de fournir le travail le plus en adéquation avec les attentes des enquêteurs et des magistrats. Cependant nous ne travaillons ni a charge ni a décharge.

En tant que Technicien de PTS, en quoi consiste votre travail au quotidien ?
Mon rôle est de faire parler les scellés que les enquêteurs ou les juges nous confient, puis de réaliser toutes les étapes analytiques nécessaires pour obtenir un profil génétique. Je rédige également les rapports de résultats des dossiers que je traite.

C’est un travail très varié même si les responsabilités arrivent progressivement avec l’expérience de l’agent. On n’est pas formé à tout, tout de suite.

Quelle est la partie que vous préférez dans votre travail ?
L’absence de routine, le mélange entre les analyses scientifiques et le côté concret de l’enquête, le sentiment d’être utile. La possibilité d’apprendre en permanence, les techniques ne cessant d’évoluer.

Quelle est la plus belle affaire que vous ayez eu à traiter ?
Joker! Ça reste confidentiel et même si je traite régulièrement des affaires très médiatiques, les plus belles affaires restent pour moi les cas où nous repoussons les limites, où nous fournissons des éléments clés dans l’enquête, où nous permettons à des familles ou à une victime d’être reconnue comme tel lors d’un procès (qui ne peut avoir lieu sans mis en cause…)

Quels sont les plus grands inconvénients de votre métier ?
Le métier demande un fort investissement et une assez grande disponibilité. La charge de travail est également très importante et grandit au fil des années.

La part de management est-elle importante pour un Technicien de PTS ?
Elle n’est pas primordiale. Mais avec les années nous jouons de plus en plus un rôle de conseil, de formation. Il y a un bon équilibre entre travail d’équipe et travail personnel auto-géré

Êtes-vous informé de l’aboutissement- de vos dossiers ?
Nous ne pouvons suivre la finalité de chaque cambriolage que nous traitons par exemple, mais nous suivons nos dossiers jusqu’au bout des analyses, jusqu’à la transmission des résultats aux enquêteurs. Pour les dossiers qui nous marquent particulièrement nous avons effectivement des retours. Les experts du laboratoire allant plaider aux assises, nous pouvons même connaître les jugements rendus dans les gros dossiers criminels. Il m’est même arrivé d’aller assister au procès en Cour d’Assises sur mes jours de congé pour un homicide très marquant pour moi.

Quels sont les appareillages que vous utilisez lors de vos analyses (Spéctromètrie, chromatographies, MEB..) ?
Nous utilisons diverses techniques chimiques pour la détection de traces biologiques, ainsi que des techniques spectrometriques et de la microscopie. Nous avons pour la suite des analyses des plateformes semi-automatisées, des thermocycleurs pour les PCR et des électrophorèses capillaires

Y a-t-il de grosses différences entre un Ingénieur PTS, un Technicien PTS et un ASPTS (tâches attribuées notamment) ?
L’Ingénieur aura un travail de vision globale sur l’affaire, il relit les rapport, décide d’analyses complémentaires et s’il est inscrit comme expert auprès de la cour d’Assises, peut témoigner lors d’un procès pour présenter nos résultats. Il ne réalise pas d’analyses lui-même. Il peut travailler uniquement en laboratoire.

Le Technicien PTS réalise les analyses et suit ses dossiers. Il réalise aussi des projets de recherche et de développement. Il peut être affecté sur le terrain et avoir des responsabilités managériales.

L’ASPTS réalise dans la plupart des laboratoires des analyses. Il a en plus un rôle d’intendance, de préparation des salles. Il peut aussi travailler sur le terrain ou dans les différents fichiers.

Avez-vous le temps d’effectuer de la recherche “fondamentale” dans le domaine de la criminalistique/dans votre spécialité ?
Avec l’ancienneté, des projets nous sont confiés et nous avons à cœur de faire évoluer nos techniques en permanence. Nous collaborons avec des universités ou des entreprises pour concrétiser certains travaux de recherche. Cela constitue une part important dans notre travail même si la plupart de notre temps est consacré à l’analyse des scellés. Cela permet une diversification supplémentaire de notre métier.

Avez-vous l’occasion de participer à des actions de communication des actions de formation, à des conférences ou à des sommets internationaux ?
Oui régulièrement. Notre travail suscite beaucoup d’intérêt de la part du public et nous sommes très sollicités. Une cellule de communication gère toutes les actions auxquelles nous participons

Notre participation se fait uniquement sur la base du volontariat et il n’y a aucune obligation de participer à ce genre de manifestations. Mais c’est une autre facette que je trouve intéressante et qui permet un contact avec le public, les étudiants…etc, et de se rendre compte de toutes les interrogations qu’inspire notre métier.

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