Morphogenèse et composition des empreintes digitales

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La morphogenèse des empreintes digitales

morphogenèse des empreintes digitalesLa connaissance de la morphogenèse des empreintes digitales (développement progressif des organes au cours de la vie embryonnaire)  permet de comprendre l’individualité des dessins.

Dès la 5° et 6° semaine de grossesse, la découpe des mains et des pieds s’effectue. Les cartilages se distinguent et des coussinets apparaissent sur les paumes des mains et les extrémités des doigts.

Vers la 10° semaine, les lignes papillaires apparaissent dans le derme sous forme d’une prolifération de cellules.

Vers la 16° semaine, la phase de développement du derme est terminée et le dessin digital est complètement visible au niveau du derme. Les membres continuent à se développer et les coussinets, présents sur les paumes et les extrémités des doigts, régressent. La forme du dessin général papillaire est influencée par de nombreux facteurs comme la morphologie de l’ossature, la vitesse de développement des crêtes, la taille et la forme des coussinets, la courbure de la peau. Ces facteurs sont génétiques et donc propres à chaque individu. Mais d’autres facteurs non génétiques interviennent dans la morphogenèse des empreintes digitales comme l’environnement lors du développement intra-utérin. Ainsi, deux jumeaux homozygotes auront des dessins papillaires proches mais pas identiques du fait de leur positionnement respectif dans l’utérus et des pressions différentes pouvant s’exercer sur leurs doigts. Bien que ces différences d’environnement soient subtiles leurs effets influencent la formation des crêtes.

morphogenèse des empreintes digitales

A partir de la 17° semaine, les lignes papillaires apparaissent en surface. Les creux du derme coïncident avec les crêtes en relief de l’épiderme et le relief du derme coïncide avec les sillons de l’épiderme (cf schéma ci contre).

Dès la 25° semaine, la morphogenèse des empreintes digitales se termine et le dessin papillaire a sa morphologie finale, celle qui restera jusqu’à la putréfaction de la peau.

Composition des sécrétions et des traces papillaires

La peau est constituée de 90 à 95% de derme et de 5 à 10% d’épiderme. Le derme contient plus de cinq millions de glandes sécrétrices : les glandes sudoripares eccrines et apocrines et les glandes sébacées. Ces glandes sécrétrices sont à l’origine de la sueur et des dépôts qui forment les traces digitales latentes. La sueur est composée à 99% d’eau mais on dénombre aussi près de 346 composés présents à la surface de la peau. D’où viennent ces composés ?

Des glandes eccrines : ces glandes produisent 2 à 4 L de fluide par heure. Elles réabsorbent aussi du sodium, chlorure, glucose et bicarbonate permettant à l’eau de s’évaporer de la peau sans perdre ces composés essentiels. Bien que les sécrétions des glandes eccrines soient en majeure partie de l’eau, elles contiennent aussi des composés organiques et inorganiques (voir tableau ci-dessous).

Des glandes sébacées : ces glandes sont généralement associées avec les follicules pileux. Elles sécrètent du sébum qui est transmis en surface par le canal folliculaire. Le sébum est composé par une grande variété de composés organiques (voir tableau ci-dessous).

Des glandes apocrines : leurs sécrétions sont contaminées par les sécrétions des glandes eccrines et sébacées et il est difficile de connaître précisément la composition exacte des substances sécrétées par ces glandes même si des études ont permis d’isoler des substances sécrétées par ces glandes.

Composition des traces digitales

Ces composés entrent dans la composition d’une trace digitale latente qui pèse en moyenne plusieurs centaines de nanogrammes avec une épaisseur de 0,1µm.

Même si la composition d’une trace digitale latente dépend de plusieurs facteurs (main droite ou gauche, nature de la surface, âge ou maladie du donneur, contaminations extérieures…), des études ont démontré qu’elle contient généralement :

De composés solubles dans l’eau : ions chlorures, acide lactique, acides aminés, phénol, calcium, potassium, sodium, ammonium, sulfures et urée

De composés insolubles dans l’eau : acides gras, squalène, esters, cholestérol, et triglycérides. Au total, plus de 40 composés organiques ont été mis en évidence. Ces composés sont importants pour la détection et la visualisation des traces digitales latentes car plus stables à l’eau.

Cette variété dans la composition des traces permet d’utiliser une large palette de méthodes de détection.

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