Une importante avancée pour affiner l’analyse des empreintes digitales sur une scène de crime.
L’Institut médico-légal néerlandais (NFI) peut désormais dater les empreintes digitales, a-t-il annoncé mercredi, une avancée qui devrait permettre un jour de déterminer l’ancienneté des empreintes laissées sur les scènes de crime plusieurs années auparavant.
“Ce n’est pas le Saint-Graal dans le domaine des empreintes digitales, mais c’est une découverte très importante“, assure Marcel de Puit, chercheur au NFI et spécialisé dans les empreintes digitales, affirmant qu’il s’agit d’une première mondiale.
“La police nous demande régulièrement si on peut dater les empreintes retrouvées sur le lieu d’un crime“, ajoute-il : par exemple, un cambriolage est découvert et l’on retrouve sur place les empreintes du voisin. Ces empreintes permettent-elles de considérer ledit voisin comme un suspect ou datent-elles de la dernière tasse de café entre voisins?
“Pouvoir dater les empreintes permet de déterminer quand un suspect potentiel se trouvait sur les lieux du crime ou quelles empreintes sont pertinentes pour l’enquête“, ajoute M. de Puit.
Quand une personne touche un objet, elle laisse derrière elle une empreinte digitale, la marque de sa peau sur une matière. Ces traces peuvent être relevées et comparées à une banque de données pour identifier les suspects, une méthode utilisée dans le système judiciaire en France depuis le début du XXe siècle.
Ces traces sont constitués de sueur et de sébum. Elles contiennent notamment du cholestérol, des acides aminés ou des protéines.
“Les composants chimiques de ces empreintes peuvent être analysés“, explique M. de Puit : “certains disparaissent avec le temps et c’est le ratio de ces éléments chimiques les uns par rapport aux autres qui permet de dater une empreinte digitale“.
Si les conditions de conservation de l’empreinte sont connues (chaud ou froid auront une influence différente sur les composants chimiques), celle-ci peut être datée avec certitude, à un ou deux jours près, et ce jusqu’à 15 jours après avoir été laissée.
Au delà, cette méthode devient “inefficace”, assure le chercheur.
Une fois la méthode testée en dehors du laboratoire, le chercheur espère qu’elle pourra être utilisée dans le cadre d’enquêtes, d’ici un an selon lui, et que les données récoltées au fil du temps permettront d’affiner l’analyse et de dater des empreintes allant jusqu’à quelques années.
En attendant, il mène également des recherches afin de déterminer, toujours avec les composants chimiques des empreintes digitales, si les suspects étaient sous l’influence de drogues, ou ce qu’ils avaient mangé ou bu.
Source : http://www.lalibre.be/