MEURTRES À LA UNE : Le quotidien du crime à Paris en 1900

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Paru le 27 janvier 2023, ce nouvel ouvrage de Pierre PIAZZA intitulé : meurtres à la une, le quotidien du crime à Paris en 1900 va ravir de nombreux passionnés d’affaires criminelles.

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Bien qu’au premier abord des dossiers criminels du début du 20ème siècle pourraient paraître peu attractifs, il serait dommage de ne pas découvrir ce livre de 247 pages qui aborde de très belle manière 20 affaires criminelles ayant eu lieu entre 1900 et 1914 sur Paris et ses environs.

La force de cet ouvrage est de nous replonger complètement et rapidement dans chaque dossier grâce à une brève présentation des faits, des protagonistes et des lieux du crime. En quelques pages, on découvre ainsi un fait criminel marquant, illustré des photos de l’Identité Judiciaire Parisienne et des coupures de presse de l’époque. On peut suivre les investigations, découvrir les suspects et leur profil criminel et ainsi tenter de mieux comprendre leurs motivations.

20 faits criminels passés à la loupe

Mme Groetzinger a-t-elle tué son mari sous l’action d’une passion amoureuse dévastatrice ou l’a t’elle assassiné froidement dans son sommeil ? Elise Popesco s’est elle suicidée ou a-t-elle été tué par son amant ? Pierre Renard est il coupable du meurtre d’Auguste Rémy ou est-il victime d’une erreur judiciaire ?

Souvent, ce sont des cambriolages qui tournent mal avec des délinquants qui veulent la jouer “à la dure” en violentant la victime. Il peut aussi s’agir d’une querelle familiale, de crimes gratuits ou sadiques avec des modes opératoires particulièrement violents : coups de couteau, coup de feu, coup de marteau, strangulation.

Photographies face/profil des principaux protagonistes de l’affaire Falla (1905). © Metropolitan Museum of Art

Pour chaque affaire, l’auteur présente le ou les inculpés puis donne les peines prononcées – souvent inégales – en fonction du jury ou de l’atrocité des faits. Dans quelques cas, le ou les principaux suspects sont relâchés et ces affaires viendront alimenter les futurs cold case, comme par exemple le meurtre sauvage des époux mathieu en 1909.

Un livre richement illustré par des photos du service d’Identité Judiciaire Parisien

Vue d’un cadavre prise par renversement à l’aide d’un appareil « plongeur ». On peut notamment voir la sacoche qui a été vidée, les jambes encordées et les armes du crime à proximité de la tête : marteau, couteau et fer à repasser (1910). © APP(Archives de la Préfecture de police de Paris) YB8/39

Deux sources riches et complémentaires ont été exploitées : la presse à grand tirage et les travaux des services d’Identité Judiciaire Parisiens de l’époque.

Via la presse, on découvre une fascination des citoyens – ou de la société en général – pour les faits criminels. Les journaux qui évoquent ces faits divers y voient sans doute une manne financière, puisque leurs récits attirent de nombreux adeptes. Et pour attirer encore plus de lecteurs, la presse publie régulièrement les portraits des inculpés ou des iconographies colorées représentant les modes opératoires de ces “monstres”. Non sans répercussion puisque ce traitement quotidien génère de l’angoisse et vient exacerber le risque criminel, voire même l’inspirer selon quelques détracteurs !

Il est intéressant de constater que les débats d’époque ressemblent étrangement aux débats nationaux contemporains : la justice est-elle trop clémente voire laxiste ? Y a t-il des individus protégés de part leur fonction ? L’action de la police est-elle efficace ? Comment peut-on lutter face à la délinquance juvénile et à l’insécurité ?

Mais la source la plus objective et la plus pertinente reste sans aucun doute celle des archives de la police scientifique. En effet, c’est durant cette même période que la police technique et scientifique a connu un essor important dans la capitale sous l’impulsion du service de l’identité judiciaire dirigé par Alphonse Bertillon.

Appareil utilisé par le SIJ (service de l’identité judiciaire) pour révéler des traces et les agrandir
afin d’en faciliter l’exploitation.© SRPTS (service régional de police technique et scientifique) de Paris

Alors qu’en 1900 les aveux sont encore rois, ce service prend soin de documenter les homicides commis à Paris et ses alentours en figeant les scènes de crime par des photographies métriques et des plans et en relevant les premières traces papillaires. On pourra ainsi découvrir l’identification d’une trace plantaire dès 1916 !

Retrouvez ce nouveau livre ici : meurtres à la une, le quotidien du crime à Paris en 1900

A propos de l’auteur : Pierre Piazza est Maître de Conférences en Science politique à l’Université de Cergy-Pontoise et membre du CESDIP/LEJEP. Spécialiste de la socio-histoire des dispositifs étatiques d’identification et de leurs enjeux, il a publié de nombreux ouvrages et articles sur le bertillonnage, la dactyloscopie, les fichiers de police et la biométrie.

Un article de Benoit de MAILLARD pour © www.police-scientifique.com

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