Affaire Fourniret – il reconnaît huit meurtres

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L’heure des fouilles a sonné

De Nantes à Auxerre, en passant par Charleville-Mézières, Fourniret reconnaît donc les 8 meurtres pour lesquels sa femme l’a accusé quelques jours auparavant. Cependant, 3 corps sont manquants : celui d’Isabelle, d’Elisabeth et de Jeanne-Marie.

Château du Sautou

Des fouilles sont donc organisées dans le château du Sautou pour retrouver les corps : la propriété de 13Ha est longue à sonder, mais Michel Fourniret semble être disposé à coopérer. Il indique des zones relativement précises : après de nombreuses heures de recherches, des vêtements appartenant à Elisabeth, puis à Jeanne-Marie sont retrouvés. Les corps ainsi identifiés sont envoyés à l’Institut Médico-Légal.

Les autopsies à l’Institut Médico-Légal
Suite à une découverte de cadavre, et si une autopsie est demandée, vous pouvez être amené en tant que personnel Scientifique à réaliser une assistance à l’autopsie. Votre travail consistera à réaliser un album photographique du corps, des blessures éventuelles, des organes… etc sous la direction du médecin légiste.

Un corps reste manquant : celui d’Isabelle Laville, qui n’a pas été retrouvé sur la propriété du couple. Fourniret refuse de parler : il « balade » les enquêteurs d’un bout à l’autre du département de l’Yonne qui ne parviennent pas à retrouver le corps. Le procureur de la République de l’époque décide alors de lancer un appel à témoins avec les quelques informations que Fourniret a divulgué aux enquêteurs pour les aider à localiser le corps :
« un puits », situé à proximité d’un « transformateur EDF » et d’un bâtiment en « briques rouges ».

Grâce à cet appel à témoins, un site correspondant à ces caractéristiques est localisé dans l’Yonne : après 11 jours de fouilles et 3000 seaux de gravats vidés, des ossements ainsi qu’une paire de bottines blanches sont retrouvés au fond d’un ancien puits à près de 26m de profondeur… Il s’agit bien de la jeune Isabelle Laville. Cette découverte vient alors clore le dossier d’instruction.

Dans l’attente de leur procès, le couple diabolique détaille ses crimes

Michel Fourniret, ayant reconnu les meurtres, va en dire davantage sur la manière dont il partait « à la chasse » aux jeunes filles vierges : repérages, mises en confiance… Le tout avec la complicité de sa femme, Monique Olivier. Comme le pressentait les enquêteurs, elle a pris activement part aux enlèvements en servant « d’appât » : elle utilisera sa grossesse, puis son fils pour inciter les jeunes filles à monter dans la fourgonnette pour le compte de son mari.
Elle a même « préparé » les jeunes victimes en faisant leur toilette avant que Michel Fourniret ne les viole. Monique Olivier, qui a longtemps tenté de minimiser son rôle dans les enlèvements, se retrouve donc maintenant pleinement impliquée dans plusieurs affaires, et comparaît devant la cour d’Assises de Charleville-Mézières, en mars 2008, en même temps que son mari.

Michel Fourniret est condamné à la réclusion criminelle incompressible, et sa femme à la prison à perpétuité assortie de 28 ans de sûreté. Des peines exemplaires, notamment pour celui qui est qualifié du « tueur en série le plus abouti » par les experts psychiatres lors du procès.

 

 

La fin de certains dossiers d’instruction, le début de nouvelles affaires

Le couple Fourniret à présent derrière les barreaux, d’autres affaires d’enlèvements et de disparition sont réexaminées par les enquêteurs : notamment celle d’Estelle Mouzin, jeune fille disparue en 2003 à Guermantes mais dont le corps n’a jamais été retrouvé. Ré-auditionnée à plusieurs reprises, Monique Olivier accusera son mari du meurtre de l’adolescente. « Je reconnais-là un être qui n’est plus là par ma faute », répondra t’il aux enquêteurs. Divers objets ainsi qu’un matelas seront saisis chez la sœur de Michel Fourniret, lieu présumé de la séquestration d’Estelle.

En 2006, des analyses ADN sont pratiquées sur le matelas, sans succès.

En 2020, de nouvelles analyses ADN sont demandées et un ADN partiel est isolé : celui d’Estelle Mouzin. Grâce à la technique du « quadrillage », le laboratoire a pu prélever des cellules sur chaque zone du matelas, faisant ainsi en sorte de mélanger le moins possible les ADN. D’autres ADN ont également été retrouvés, mais pour le moment sans possibilité de les exploiter totalement.

Grâce à ces analyses, Michel Fourniret est donc directement relié à l’enlèvement de la jeune Estelle. Pour le moment, les fouilles menées n’ont pas permis de retrouver son corps, malgré d’importants moyens techniques mis en œuvre, dont l’utilisation d’une caméra hyperspectrale, capable de détecter les irrégularités du sol en profondeur.

La mort de Michel Fourniret en 2021

Malade, Fourniret décèdera en 2021 et emportera avec lui bon nombre de secrets. En effet, entre 1990 et 2000, une sorte de « période blanche » dans sa carrière de tueur en série est repérée par les enquêteurs : aucun enlèvement ni aucun meurtre ne lui est imputé.

De plus, les enquêteurs sont à présent persuadés que Monique Olivier ne parlera plus : c’est la raison pour laquelle de nouvelles vérifications et analyses ADN ont été demandées dans 21 autres affaires de disparitions inexpliquées. Un jour, peut être que ces analyses permettront de confondre Michel Fourniret.

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