L’ADN, un outil primordial mais pas miraculeux pour résoudre les vieilles affaires

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Une affaire vieille de vingt ans en passe d’être résolue grâce à l’ADN. C’est le cas de l’affaire des disparues de Perpignan entre 1995 et 1998, dont un suspect a été interpellé mardi grâce aux progrès de la police scientifique en matière d’ADN. C’est aussi le cas des disparus de l’A6 dont un suspect a été identifié le mois dernier, presque vingt ans après les faits.

« Qualité et quantité » des scellés

En effet, de nouveaux prélèvements ont pu être réalisés en 2011 et deux ADN ont pu être isolés. « Depuis les années 90, la technique en la matière a fait des progrès phénoménaux », apprécie Sandrine Valade, directrice adjointe du laboratoire de la police scientifique de Paris. Désormais, le prélèvement d’ADN est possible sur des traces plus que microscopiques et on peut isoler aujourd’hui des profils génétiques qui n’étaient même pas exploitables avant. « L’ADN est une des techniques fiables, très utile pour les “cold case” », explique Sandrine Valade.

Attention toutefois, l’ADN n’est pas la solution miracle : « Il faut une qualité et une quantité de trace ». En clair, il faut que les scellés aient été conservés correctement. « La lumière, l’humidité et la chaleur sont les ennemis de l’ADN », explique-t-elle. Mais si les règles sont respectées, on peut exploiter le sang pendant « des dizaines d’années » et le sperme pendant « 15 à 20 ans », dit l’experte. Et il faut qu’il y ait assez de « cellules » pour exploiter l’ADN et permettre soit « de faire des rapprochements avec une autre trace d’une autre affaire si l’ADN n’est pas fiché », soit directement avec « un profil génétique ».

Pas la solution miracle

Reste qu’une fois ce profil génétique identifié, il faut ensuite que l’enquête prouve que la personne identifiée est bien impliquée car, par exemple, il est impossible de dater une trace ADN, qui a pu être sur la scène du crime avant que le crime ne soit commis. « Ce n’est qu’un point de départ. Il faut que l’enquête perdure normalement, détermine l’alibi éventuel, etc. », reprend la directrice adjointe du laboratoire de police scientifique.

Cela étant, l’ADN n’est pas la solution miracle aux vieilles affaires non élucidées. En témoigne l’affaire Gregory, qui a démarré il y a trente ans, et qui a été relancée plusieurs fois, en vain, notamment en analysant des nouvelles traces ADN. Logique, explique Sandrine Valade, car même si les techniques évoluent, les preuves ou éléments de scène de crime de l’époque n’ont pas été conservées avec le soin nécessaire à une utilisation actuelle puisque les possibilités modernes n’étaient alors pas envisagées. « Sur les vieilles affaires, vu les précautions prises à l’époque, ça ne veut pas dire grand-chose de chercher des traces de contacts, par exemple. De manière générale, on manipulait avec moins de soins tous les éléments. C’est pour ça qu’aujourd’hui, résoudre de vieilles affaires grâce à des traces ADN, ça reste extraordinaire ».

Un article de Maud Pierron à retrouver sur © https://www.20minutes.fr/

 

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