La reconnaissance des lésions de violences sur un corps causées par un tiers sur une victime fait partie des devoirs du médecin légiste.
Chez un sujet vivant, il devra lui fournir des certificats rédigés de façon rigoureuse et détaillée sans complaisance. Chez un sujet mort, il devra signaler la mort suspecte aux autorités judiciaires.
En fonction des circonstances du cas, différentes lésions pourront être observées soit à l’examen externe, soit lors de l’autopsie médico-légale.
Voici quelques exemples de différentes morts et de leurs descriptions lésionnelles sur le corps du cadavre :
- Objets contondants
- Armes à feu
- Armes blanches
- Défenestration
- Electrocution
- Brûlures
- Explosions
- Asphyxies mécaniques
- Noyade
- Intoxication ou empoisonnement
Il s’agit de blessures ou de contusions ayant été provoquées par un coup, un choc ou par une chute. Il est important de relever minutieusement et rigoureusement toutes les lésions présentes sur un corps en les qualifiant selon leur morphologie (griffures, coupures, éraflures, morsures, plaies, écrasement, contusions etc.)
Ces observations revêtent une importance capitale, notamment en présence de gros traumatismes crâniens. En effet, à l’occasion d’un coup extrêmement violent au niveau de la boîte crânienne, il arrive que la peau se déchire et laisse apparaître une blessure dont l’aspect ressemble grandement à une plaie par arme blanche. C’est pourquoi les examens externe, interne et radiologique constituent des outils complémentaires dans la détermination de l’origine d’une blessure.
L’ampleur de la blessure dépend de la taille, de la dureté, de la vitesse de l’objet contondant et de la force du coup directement porté.
S’agissant d’une mort violente non naturelle, le médecin légiste va devoir :
- Donner son avis quant à l’arme pouvant être à l’origine de la blessure (il se basera sur des notions de balistique lésionnelle et/ou sur le projectile si celui-ci est toujours dans le corps)
- Déterminer la distance, la trajectoire et direction du ou des tirs.
- Etablir les différents trajets ainsi que les lésions provoquées par chaque projectile dans le cas de blessures multiples
L’examen des orifices (d’entrée et de sortie s’il y en a) est capital.
Il convient de :
- Situer ces orifices par rapport aux différents repères anatomiques classiques
- Différencier les orifices d’entrée des orifices de sortie
Pour un projectile unique, l’orifice d’entrée est généralement circulaire, régulier, de diamètre très légèrement inférieur à celui du projectile et circonscrit par une auréole.
L’aspect et la dimension de ces orifices d’entrée peuvent varier selon que le tir est réalisé :
- A bout touchant (moins de 2cm de la peau) : la plaie présente des traces de brûlure et un décollement des tissus sous-cutanés à cause de l’expansion des gaz à l’intérieur du corps. Suivant les munitions, un tir a bout touchant au niveau de la boîte crânienne, entraîne littéralement une explosion de cette dernière en raison de l’expansion des gaz à l’intérieur de la cavité.
- A bout portant (moins d’un mètre) : L’orifice est régulier et entouré de ce que l’on appelle « une zone de tatouage » (projection de gaz chaud avec résidus de tirs)
- A distance (distance de tir supérieur à un mètre) : L’orifice est régulier sans zone de tatouage. Dans ce cas, la détermination de la distance de tir se révèle approximative.
S’il s’agit de plomb (chevrotine ou grenaille), la dispersion de ces billes dépend de la distance de tir :
- A courte distance, on observe un vaste cratère dans lequel on retrouve de nombreux plombs, alors qu’ils n’en existe que très peu ou pas du tout en dehors (Voir partie Armes à feu)
- Si les billes en plomb sont de gros diamètre ( calibre 6), les plaies sont très anfractueuses, avec de gros délabrements des tissus.
Lors de blessures par arme à feu, le médecin légiste peut faire appel à des examens complémentaires :
- Radiologie : Généralement indispensable pour localiser le ou les projectiles
- Anatomo-pathologie : Demander pour différencier un orifice d’entrée d’un orifice de sortie lorsque cela est compliqué à déterminer.
- Police Scientifique : Recherche des résidus de tirs sur les mains de la victime, de(s) personnes présentes sur les lieux ou du mis en cause.
Ces blessures sont, la plupart du temps, engendrées par des objets tranchants ou perforants voire les deux à la fois.
Lors de l’examen externe du corps, il est question de :
- Positionner les plaies par rapport aux différents repères anatomiques classiques (internes et externes). A chaque autopsie, le médecin légiste dispose d’une feuille sur laquelle est représenté un corps vu de face et vue de dos. C’est sur cette feuille qu’il va noter une à une les plaies visibles lors de l’examen externe et les positionner scrupuleusement sur ce document avec leurs dimensions exactes.
- Mesurer la dimension des plaies. Cette mesure est donnée avec une marge d’erreur sachant que l’élasticité de la peau déforme la plaie. Cette évaluation est importante dans la détermination du type et de la taille de l’objet utilisé ou sur la compatibilité avec une arme blanche retrouvée.
- Observer la régularité de la plaie. Plus un objet est aiguisé plus la plaie sera propre et nette. Ainsi l’utilisation d’un couteau avec dents provoquera des déchirures irrégulières sur la surface de la peau.
- Décrire avec précision l’aspect des extrémités des plaies et leur profondeur. Déterminer si les plaies sont uniformes ou non, si les extrémités sont nettes ou prolongées par une éraflure (appelée « queue de rat ») ? Il s’agit d’autant d’informations permettant de déterminer le sens et la violence du coup porté.
Du point de vue de la Police Technique et Scientifique, si une arme blanche est appréhendée sur un suspect ou à proximité du corps de la victime, il conviendra de protéger activement les traces et indices pouvant être présents à sa surface. L’objet pourra ainsi être envoyé au laboratoire pour procéder à des analyses génétiques sur la partie tranchante (comparaison avec le profil génétique de la victime) et sur la partie manipulée par l’auteur (comparaison avec le profil génétique du mis en cause ou recherche dans la base de données du FNAEG).
Des études américaines publiées, dans le Journal of Forensic Science, se sont intéressées aux stries laissées par l’arme blanche sur les os des victimes. Les résultats de ces études apportent des informations importantes sur le type d’armes utilisées, la violence du coup, le sens de la blessure et son inclinaison. S’agissant de traces d’outils au même titre que pour les armes à feu, il est également possible, dans certains cas, d’identifier une arme blanche sur la base de ces traces laissées sur les os.
Dans ce cas, il s’agit d’une chute d’une hauteur variable, pouvant être volontaire ou non (suicide, homicide volontaire ou involontaire, accident). La médecine légale dans ce cas ne pourra pas se prononcer sur les circonstances dans lesquelles est intervenue la chute. L’examen autopsique aura pour seul objectif d’examiner l’ensemble des blessures et de déterminer si celles-ci peuvent être la conséquence d’une chute ou si certaines plaies étaient antérieures à la chute.
Au niveau des lésions externes, celles-ci peuvent être multiples mais parfois très difficilement visibles voire même absente (éraflures, érosions). Dans le cas d’une défenestration où le but est d’écarter toute intervention humaine, il est important de rechercher toutes les traces de violence, de défense ou de prise, pouvant apporter des informations sur les circonstances de la chute. C’est pourquoi en complément de l’autopsie médico-légale, l’enquêteur et la Police Technique et Scientifique vont travailler de concert en effectuant des recueils de témoignage, des prises de côtes, des prises de vues numériques, des recherches de traces (papillaires, biologiques, microtraces) au niveau du point présumé de la chute.
Généralement les lésions internes sont importantes et leur gravité est proportionnelle à la hauteur de la chute. Là encore, il existe des exceptions à la règle. Une personne qui va par exemple chuter d’une hauteur d’homme peut très bien succomber à ses blessures, alors qu’un autre individu chutant de plus de 10 mètres pourrait s’en sortir indemne.
Il n’est pas rare lors de l’autopsie d’une personne ayant chuté de retrouver des organes complètement arrachés de leurs attaches anatomiques voire parfois complètement broyés. Parmi les lésions classiques d’une chute, on citera des fractures multiples (bassin, cage thoracique, boîte crânienne, colonne vertébrale), des ruptures vasculaires (rupture de l’aorte thoracique) ou l’éclatement des organes pleins comme la rate, les reins ou le foie, provoquant une hémorragie interne.
Dans ce cas, la mort est provoquée par le passage d’un courant électrique à travers le corps. La mort par électrocution n’est pas uniquement le fait de courants à haute tension, elle peut être également causée par des courants de faibles intensités. En effet, le corps humain offre une résistance variable au courant électrique.
Le rôle de l’examen médico-légal va être de retrouver les marques de passage du courant et de vérifier que la mort est bien la conséquence d’une électrocution uniquement.
L’examen externe va permettre de rechercher des marques parfois évidentes, notamment des lésions circonscrites de mortification de la peau. Il arrive dans certains cas (notamment lors de la formation d’arc électrique) que l’on retrouve des incrustations dans la peau de particules métalliques provenant de fils conducteurs. Les marques laissées par le passage du courant à travers le corps sont généralement proportionnelles à son intensité. Ainsi, il n’est pas rare d’observer une absence de marque lorsqu’il s’agit de courant de basse tension.
En France, on dénombre environ une centaine de personnes foudroyées par an. Heureusement, les cas mortels de personnes foudroyées (appelé fulguration) sont très rares. Lorsque cela arrive, la mort est entrainée par un phénomène réflexe. On peut observer des aspects évocateurs au niveau des vêtements (arrachés, perforés, roussis) ou au niveau du corps (zones de brûlures en bandes ou arborescentes, fractures du crâne).
D’un point de vue médico-légal, la brûlure peut être occasionnée par un agent physique (un fer chauffé, des cigarettes, un allume-cigare), un agent chimique (acide, vitriol), la chaleur (incendie), une substance caustique (décapant, produit corrosif) ou la radioactivité (rayons béta).
L’examen externe du corps de la victime permet très souvent d’apprécier l’étendue des brûlures. En règle générale, on considère qu’au-delà de 50% de la surface du corps atteinte, le pronostic vital est engagé. La brûlure est quantifiée selon une échelle allant de I à IV avec les caractéristiques associées suivantes :
Dans certains cas et notamment en cas de décès de la personne, il y a possibilité de procéder à des examens médicaux complémentaires.
En 2006 à Marseille (13), un homme est retrouvé carbonisé dans son appartement dévasté par les flammes. La Police Technique et Scientifique sur place procède à la fixation des lieux et à divers prélèvements de débris au sol pour recherche d’hydrocarbures ou tout autre type d’accélérant. Lors de l’autopsie médico-légale, l’examen externe n’apportait que très peu d’éléments. Le médecin-légiste demandait un examen radiologique et se rendait compte que plusieurs projectiles étaient alors logés dans la tête et l’abdomen de la victime. Les analyses ultérieures au laboratoire permettaient de déceler la présence d’hydrocarbures dans les débris récoltés sur les lieux. Homicide ?
Pour les personnes mortes dans des incendies dont le corps n’a pas été totalement carbonisé, il est possible de procéder à des examens toxicologiques permettant le dosage de l’oxyde de carbone (sa présence indique si le sujet a respiré ou non dans l’incendie, ce qui peut constituer une aide très précieuse, notamment pour les homicides déguisés.
Lors d’une explosion, trois mécanismes différents, souvent associés, sont susceptibles de provoquer la mort d’une personne. Il s’agit de :
- L’effet de chaleur
- L’effet de souffle
- Le rôle mécanique des objets projetés lors de l’explosion
L’examen externe dans le cas d’une explosion est extrêmement délicat en raison de la multitude de blessures constatées. Il est important de noter rigoureusement la topographie des blessures, leur nature et leur localisation. Cette description est importante pour déterminer approximativement la position de la victime par rapport au foyer de l’explosion. La nature des blessures fournit des éléments d’orientation sur l’objet vulnérant.
Dans le cas d’une mort par explosion, le travail de la Police Technique et Scientifique est extrêmement important et complémentaire des examens médico-légaux. En effet, les spécialistes en Incendie-Explosion de la Police Technique et Scientifique, peuvent déterminer la nature de l’explosif en fonction des traces et des débris retrouvés sur les vêtements ou la peau des victimes. Cette recherche systématique est également un bon moyen d’évaluer la distance à laquelle se trouvait la victime par rapport au foyer de l’explosion.
Cas particulier du BLEVE :
Le BLEVE est l’acronyme de « Boiling Liquid Expanding Vapor Explosion » et peut-être défini comme une vaporisation violente à caractère explosif consécutive à la rupture d’un réservoir contenant un liquide porté à une température significativement supérieure à sa température normale d’ébullition à la pression atmosphérique.
Imaginez une citerne de plusieurs milliers de litre d’eau. Cette citerne dispose d’un thermostat afin de réguler la température de l’eau dans les différents endroits d’un bâtiment. Suite à un défaut électrique, le thermostat ne joue plus son rôle et ne fonctionne plus. Le mécanisme mis en place va alors chauffer l’eau en continu sans être régulé par le thermostat. A un certain moment, le liquide se trouve en surchauffe c’est à dire que sa température atteint une valeur supérieur à sa température d’ébullition. Une fois ce liquide surchauffé et le réservoir fragilisé sous un effet thermique et/ou mécanique, ce liquide peut subir une vaporisation brutale, il apparaît alors une onde de surpression qui se propage, provoque la fragmentation du réservoir, et éventuellement, la création d’une boule de feu si le produit est inflammable.
Sous ce terme d’asphyxie mécanique, l’on réunit toutes les situations ayant en commun le fait que les voies aériennes supérieures soient obstruées :
- Soit à l’intérieur du conduit aérien (par exemple lors d’une noyade ou lorsque de la nourriture se trouve coincée lors d’une suffocation)
- Soit à l’extérieur du conduit aérien (par exemple une strangulation, une pendaison ou un étouffement à l’aide d’un coussin)
Généralement la mort n’est pas la conséquence directe de l’arrêt de la ventilation. En effet, l’activité cardiaque peut très bien continuer pendant 10 à 15 min. La mort est plus rapide lorsque l’obstruction est totale. Dans ce cas, la syncope apparaît en 30 secondes et la mort en 5 minutes.
Les signes post-mortem spécifiques à une asphyxie sont :
- La cyanose (coloration bleutée de la peau pouvant être observée au niveau du visage, du cou, du thorax et très souvent au niveau des ongles de la victime)
- Les pétéchies conjonctives (il s’agit de petites taches rougeâtres de la taille d’une tête d’épingle observables généralement au niveau du poumon et du cœur. Il s’agit d’une conséquence de petites ruptures vasculaires.)
Mort par suffocation :
Lors de l’examen externe, le médecin légiste recherche :
- L’ensemble des traces d’asphyxie (pétéchies conjonctives et cyanose)
- Des traces d’un éventuel objet asphyxiant
- Des traces de lutte ou de défense
- Si un bâillon a été utilisé, il est impératif que celui-ci soit laissé en état par les enquêteurs. Celui-ci n’est pas obligatoirement la cause du décès, il aurait très bien pu être utilisé pour atténuer les cris de la victime.
Mort par strangulation au lien :
La strangulation au lien agit comme une compression plus ou moins forte du cou par un lien susceptible d’entraîner la mort par différents mécanismes :
- Asphyxie mécanique
- Interruption de la circulation cérébrale
- Phénomène réflexe
Lors de l’examen externe le médecin légiste analysera avec attention :
- Le lien dont la position ne doit pas être modifié par les enquêteurs.
- Le ou les sillons au niveau du cou, dont les caractéristiques dépendent de la nature du lien (largeur, structure, rigidité). Ils peuvent avoir un tracé circulaire ou non avec une profondeur variable. Dans certains cas il est possible visuellement de déterminer la nature du lien par la seule observation de points d’appui d’un nœud ou d’une boucle.
- L’examen médico-légal se complique avec les signes post-mortem liés à la putréfaction. En effet, dans certains cas le gonflement du corps et notamment du cou peut provoquer un sillon si la victime portait un collier, un foulard ou une cravate.
Dans la majorité des cas, la strangulation au lien est d’origine criminelle. Cependant, dans certaines circonstances elle peut être accidentelle ou suicidaire. (Jeu sado-maso ou jeu du foulard par exemple)
Mort par strangulation à la main :
Il s’agit de la compression des voies aériennes au niveau du cou par la ou les mains d’un agresseur. Il s’agit bien souvent d’un homicide volontaire souvent associé à des violences sexuelles.
Lors de l’autopsie médico-légale, le médecin recherche et analyse toutes les lésions de violences :
- Au niveau du cou, au niveau antérieur et latéral, avec souvent l’apparition de formes de doigts et de traces d’ongles.
- Sur le reste du corps (la victime peut se débattre de longues secondes avant de perdre connaissance)
- Les signes d’asphyxie (cyanose, pétéchies conjonctivales)
- Examen systématique de l’appareil génital
Ce type de mort étant souvent associé à des violences sexuelles faites sur des femmes ou fillettes, le médecin demande très souvent des examens cytologiques (frottis) au niveau de l’appareil génital, anal et buccal afin de rechercher d’éventuels spermatozoïdes.
Mort par pendaison :
Dans les cas de mort par pendaison, le corps est suspendu par un lien (pouvant être de différentes natures : corde, câble, fil, draps) passant autour du cou. La pendaison est dite complète lorsque le corps ne touche pas le sol et incomplète dans le cas contraire.
Il s’agit d’un mode de suicide très fréquent chez les hommes. Cependant, il arrive dans de très rares cas que la pendaison serve à déguiser un homicide. On parle alors de « suspension de cadavre ».
L’examen externe portera principalement sur :
- L’analyse du lien qui doit être laissé en état
- Les lividités qui doivent être déclives (par gravitation le sang doit stagner au niveau des pieds et des mains de la victime)
- Les signes d’asphyxie (cyanose, pétéchies conjonctivales)
- Le sillon (direction, profondeur, largeur, position par rapport au larynx et au menton, circulaire ou non, zone d’appui du nœud)
Points importants de Police Technique et Scientifique :
La présence d’un lien sur un corps est un élément important lors de l’enquête décès, pouvant être déterminant pour les conclusions du médecin légiste.
Il est donc fondamental que lors de toute constatation des services enquêteurs et de l’identité judiciaire, le lien soit gardé en état sur le corps de la victime. Dans certains cas, notamment dans le cas d’une pendaison, le transport du corps nécessite de couper le lien. Dans ce cas là, il est souhaitable de matérialiser, à l’aide d’adhésif, les extrémités ayant été sectionnées par les intervenants externes.
Au niveau médico-légal, il est parfois assez compliqué de se prononcer entre une strangulation au lien et une pendaison incomplète à la seule vue des lésions cervicales. C’est pourquoi, les constatations de police technique et scientifique s’avèrent capitales. La position du corps au moment de la découverte devient un élément important de l’interprétation.
Par le terme noyade, il est important de cibler correctement les aspects associés :
- On parle de noyade par submersion vitale lorsque la mort est consécutive à l’entrée d’eau dans les voies aériennes, provoquant ainsi une asphyxie mécanique véritable.
- On parle d’hydrocution, lorsqu’il s’agit d’une mort réflexe au contact de l’eau, sans inhalation, du fait d’un arrêt cardio-respiratoire instantané.
- On parle d’immersion, la mise à l’eau d’un cadavre, en règle général dans le but de camoufler un homicide.
Lors de l’examen médico-légal, le médecin va rechercher des indices de macération au niveau des paumes et de la plante des pieds, qui constituent généralement le signe d’un séjour plus ou moins prolongé dans l’eau. La recherche d’éventuelles lésions de violence va également être importante afin de s’assurer que celles-ci soient postérieures à la mort.
Dans le cas de cadavre putréfié, il est difficile de déterminer avec précision la durée du séjour dans l’eau. L’environnement peut aussi bien provoquer une conservation du corps avec une dégradation très lente (corps dans une eau extrêmement froide) que générer une putréfaction extrêmement rapide et intense (corps dans une mare en plein été, marées pouvant déposer le corps sur le sable)
L’appui de la Police Technique et Scientifique :
Dans les fleuves, rivières, mers et lacs sont présents des micro-organismes phytoplanctoniques appelés diatomées. Leur présence et leurs formes sont très souvent caractéristiques du milieu (salinité de l’eau, profondeur, température etc). Ainsi, lors de la découverte d’un cadavre dans une surface d’eau, il est extrêmement judicieux de proposer à l’enquêteur des prélèvements d’eau autour du cadavre pour transmission au laboratoire. Ces prélèvements doivent se faire à proximité du corps et à trois profondeurs différentes (en surface, à environ 1m sous la surface et un plus profond sans prendre la vase). Le but de ces prélèvements va être de comparer la concentration des diatomées et leurs formes entre les différents échantillons prélevés et l’eau récupérée dans les poumons du cadavre. Cet examen peut avoir un rôle fondamental notamment pour déterminer s’il y a eu un éventuel déplacement du corps.
La mort par intoxication ou empoisonnement est généralement consécutive à l’absorption ou l’administration d’un poison.
Il s’agit d’une substance capable d’altérer profondément ou d’interrompre les fonctions vitales de l’organisme.
Les poisons peuvent revêtir différentes formes :
- Volatile (chloroforme, benzène, alcool)
- Gazeuse (oxyde de carbone, vapeurs nitreuse (marrées vertes) acide cyanhydrique)
- Minérale : (mercure, plomb, arsenic)
- Organique : (barbiturique, alcaloïdes)
N.B : La plupart des médicaments dépresseurs du système nerveux central (morphinique, anxiolytique, hypnotique, antipsychotique) peuvent agir comme des poisons au-delà d’une certaine dose. Il s’agit de nombreux cas constatés dans les affaires de suicides médicamenteux.