Par souci de clarté, les différentes blessures ont été classées en trois catégories, en fonction de leur gravité :
- Les blessures dites simples, superficielles ou sans gravité
Bien qu’elles ne puissent être à l’origine de la mort, elle peuvent s’avérer précieuses pour le déroulement de l’enquête (dermabrasions, morsures, griffures, excoriations etc.).
Elles peuvent orienter l’enquêteur sur l’arme utilisée (objets contondants, lourds etc.), le lieu où se sont déroulé les faits (Par exemple dans une forêt avec des éraflures dues à des branchages), ou encore livrer des informations concernant le déroulement des évènements (Par exemple un maintien de la victime au sol, une lutte avec des coupures dues à des bris de verre, un empoignement, une gifle, un coup de pied etc.)
- Les blessures dites importantes
Concernant ce type de blessure, il va être essentiel de déterminer si elles ont pu jouer ou non un rôle dans le processus de la mort. Il peut s’agir de plaies, de contusions (associées ou non à des lésions profondes, osseuses ou viscérales) ou de brûlures chimiques (Par exemple une personne brûlée à l’acide), brûlures physiques (Par exemple dans un feu d’appartement), ou brûlures radioactives (Par exemple par contact direct avec un élément radioactif).
- Les blessures dites graves
Il s’agit des blessures ayant incontestablement entraîné la mort de la personne. Ces blessures doivent être scrupuleusement analysées et qualifiées en termes précis. Il convient également de localiser ces blessures par rapport à des repères anatomiques habituels (Par exemple, une lésion du foie due à la trajectoire d’un projectile dans le corps) et de décrire leurs formes, dimensions et aspects (homogénéité et régularité de ces blessures). L’une des principales missions du médecin légiste dans ce cas de figure va être de reconstituer la chronologie des faits, le but étant de dater chaque blessure par rapport à la mort et les unes par rapport aux autres.
- Les ecchymoses
Il s’agit d’une hémorragie localisée due à une infiltration sanguine dans la peau, les muqueuses ou séreuses.
Au cours du temps, les ecchymoses changent de couleur et d’aspect. Cette modification tinctoriale au cours du temps est un indicateur précieux pour le médecin légiste qui sera capable d’évaluer avec plus ou moins de certitude la date d’une blessure. Des examens microscopiques se révèlent toutefois nécessaires pour déterminer avec plus de précision la datation des blessures (analyses anatomo-pathologiques).
Le changement de teinte est principalement dû à la dégradation de l’hémoglobine au fil du temps. On peut ainsi observer les teintes successives suivantes :
- Rouge – bleu : 1er jour
- Noir – Violacé : 2e jour
- Verdâtre : vers le 4e – 6e jour
- Jaunâtre : entre le 10e et 15e jour
Les ecchymoses disparaissent généralement entre 2 et 3 semaines. Il est à noter que cette évolution chronologique des ecchymoses s’arrête avec la vie, bien qu’une ecchymose puisse se constituer encore quelques minutes après la mort. C’est un phénomène que les médecins légistes appellent « zone d’incertitude ».
- Les hématomes
A l’inverse des ecchymoses, les hématomes se caractérisent par un épanchement de sang, développé dans un tissu où il prend la forme d’une cavité néoformée.
En terme médico-légal, on appelle « purpura » des hémorragies dermiques de petites tailles, multiples et disséminées sur une zone en tâches pourpres. Lors de l’examen externe et lors d’une autopsie il n’est pas rare d’entendre le médecin légiste parler de « pétéchies ». Il s’agit d’hémorragies purpuriques dont la taille ne dépasse pas la taille d’une tête d’épingle.
- Les contusions
On parle de contusion lors du broiement d’un tissu, d’origine traumatique, par un agent vulnérant n’entrainant pas de rupture de la surface de la peau ou de l’organe (typiquement un coup de poing ou une forte compression).
Généralement lors d’un coup, il va y avoir une rupture de petits vaisseaux sanguins avec la formation d’une ecchymose ou d’un hématome accompagné d’un écrasement cellulaire. On parle généralement de contusions pour les chocs provoqués au niveau du tissu sous-cutané, bien que le terme contusion puisse s’appliquer aux lésions profondes telles que la contusion cérébrale.
La contusion cutanée peut s’accompagner d’une abrasion de l’épiderme qui prend alors un aspect parcheminé jaunâtre quelques heures après la mort. Ces zones parcheminées ne sont pas caractéristiques de violence ante-mortem. C’est pourquoi, lors d’une autopsie le médecin légiste procèdera à ce que l’on appelle des «crevées » au niveau de ces plaques parcheminées pour rechercher des ecchymoses sous jacentes éventuelles.