Transfert des autopsies d’Agen à Bordeaux, le bilan un an après

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Transfert des autopsies d’Agen à Bordeaux

Suite à la régionalisation de la médecine légale en janvier 2011, les autopsies ont été transférées d’Agen à Bordeaux à l’Institut médico-légal de Pellegrin dirigé par le professeur Sophie Gromb.

Une délocalisation dictée par des économies d’échelle qui laissait craindre coûts exorbitants de transports, multiplication des déplacements et désorganisation des services funéraires pour les entreprises de pompes funèbres. Un an après, quel est le bilan de ce transfert ? Pour Julien Partrat, un des cinq médecins légistes dépossédés des autopsies, la décision a été dure à encaisser : « Nous regrettons ce départ. Le service était de qualité, rapide et moins cher ». Un praticien loué pour son empathie vis-à-vis des familles de victimes de morts violentes (crimes) ou avec obstacle médico-légal (découvertes de cadavre, suicides).

DEUX ALLERS ET RETOURS

C’est un lien de proximité qui prévalait à Agen, pesant dans la gestion de situations douloureuses. La distance physique avec Bordeaux dans un institut de grande taille jugé plus impersonnel reste traumatisant pour des proches endeuillés. Cela aussi changé la donne pour les Officiers de Police Judiciaire tenus d’assister à ces examens post-mortem qui sacrifient désormaisdes journées entières, plus des frais d’essence et péage.Exception faite des gendarmes du Marmandais à mi-chemin entre les deux.

Une mesure qui a eu un impact sur les coûts de transport, puisqu’elle implique un double déplacement à Bordeaux facturé 1 300 euros contre 500 euros sur Agen, indique t-on aux pompes funèbres Villaret.

Avant la réforme, les crédits du tribunal prenaient en charge les frais de justice sous forme de forfait incluant actes médico-légaux, analyses toxicologiques et Anapath et transport du corps. Aujourd’hui, souligne le procureur de la République Pascal Prache, une enveloppe est directement négociée entre le ministère de la Justice et celui de la Santé. Donc la juridiction ne débourse plus d’argent pour les autopsies, mais continue d’assumer les coûts de transport (retour du corps compris pour restitution à la famille) et des analyses requises par le parquet. Question délai, pas de différence notable, la capacité d’accueil de l’IML et ses équipes permettent de faire face à la demande dans les 24h à 48h. Pour le procureur, « les enjeux dépassent l’éloignement géographique. Nous sommes satisfaits de la coopération avec Bordeaux, mais nous l’étions aussi de la compétence de nos légistes locaux. Il faudrait réfléchir au moyen, mais ce n’est pas de mon ressort, de les associer à l’IML sur certains actes ».

Partir toutes affaires cessantes

«Dés la réquisition, le chauffeur doit partir sur le champ, de jour comme de nuit. Nous avons trouvé notre rythme et revu notre organisation avec nos 13 personnels occupés aussi à l’accueil des familles, les poses de caveaux, fosses à creuser et sépultures. Généralement, le corps placé dans une housse scellée doit être acheminé la veille à l’IML. Ou on nous demande d’être là trois heures avant l’autopsie. On nous fixe ensuite un délai de retour et une heure pour disposer de la dépouille. Il y a des semaines sans et aussi la loi des séries, il est rare qu’on ait qu’un seul suicide», a remarqué Marie-Claude Villaret.

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