L’affaire Fourniret est l’une des grandes affaires de tueur en série les plus emblématiques de ces dernières décennies : navigant entre la France et la Belgique, Michel Fourniret a enlevé, séquestré, violé et tué plusieurs jeunes filles. Il a été assisté à de multiples reprises dans ses agissements par son épouse Monique Olivier, sa « mésange » comme il aimait l’appeler dans leurs échanges par courrier à travers les murs de la prison de Fleury Merogis.
Quel est le parcours criminel de Michel Fourniret ? Comment sa rencontre avec Monique Olivier l’a-t-elle fait basculer dans une folie meurtrière ? Enfin, comment l’enquête et les constatations de la Police Technique et Scientifique ont-elles permis de démasquer celui qui a été surnommé « l’Ogre des Ardennes » ?
La naissance d’un criminel sexuel
Michel Fourniret, né en avril 1942 à Sedan, dans la région des Ardennes, a grandi dans une famille ouvrière. Après avoir découvert que sa première épouse n’était en réalité pas vierge comme il le pensait, il développe une véritable obsession pour la virginité, et pour la recherche de « l’immaculée ». Cette obsession le poussera, entre 1977 et 1984, à commettre pas moins de 15 attouchements et agressions sexuelles dont un viol. Ce viol, c’est celui de Dahina Le Guennan, en 1982 : la jeune fille, alors âgée de 14 ans au moment des faits, identifie Michel Fourniret à l’aide d’un « tapissage » présenté par les enquêteurs au cours de son dépôt de plainte.

Michel Fourniret est alors interpellé en 1984 et placé en détention provisoire. Il adresse par courrier à la juge d’instruction d’Evry Corbeil, en charge de l’affaire, un tableau répertoriant toutes les agressions commises jusqu’à lors. Dans ce tableau, il détaille les dates, les lieux, les modes opératoires utilisés pour contraindre ses victimes et procéder aux agressions. Au-delà de ces informations factuelles, une seule idée régit son passage à l’acte : le fait que les victimes soient – ou non – vierges.
En attendant son procès, Michel Fourniret est incarcéré à la prison de Fleury Merogis. Il y fera la rencontre de Jean-Pierre Hellegouarch, son co-détenu, auteur de plusieurs vols à main armée. Nous y reviendrons ultérieurement.
Depuis sa cellule, Michel Fourniret cherche alors à entrer en contact avec des personnes de l’extérieur…
Sa rencontre avec Monique Olivier
Il publie alors une petite annonce dans un journal hebdomadaire catholique, « Le Pèlerin » : quelques lignes pour tenter de nouer une relation et tenter de « briser la solitude ».

C’est alors qu’une certaine Monique Olivier va entrer en contact avec Michel Fourniret en lui adressant un premier courrier… S’ensuivront pas moins de 230 lettres échangées dans lesquelles l’ogre des Ardennes parlera ouvertement « d’enlèvements » de jeunes filles. « Tu sais que c’est avec plaisir que j’exécuterai tes ordres », lui répondra celle qui deviendra sa complice quelques années plus tard.
En 1987, Michel Fourniret sera jugé pour l’agression sexuelle sur la jeune Dahina Le Guennan. Les faits seront alors requalifiés par la justice, passant de « viol » à « attentat à la pudeur » : il écope de sept années d’emprisonnement. Etant donné qu’il a déjà purgé la moitié de sa peine dans l’attente de son procès, il est laissé libre dès le mois d’octobre 1987. Monique Olivier, elle, attend « son fauve » à sa sortie de prison. Le couple s’installe dans l’Yonne, dans une maison dont Michel Fourniret a hérité.
La disparition d’Isabelle Laville… Dans l’Yonne
En décembre 1987, une jeune fille, Isabelle Laville, âgée de 17 ans, disparaît dans l’Yonne, dans la ville d’Auxerre. Les gendarmes réalisent un travail d’enquête de voisinage et publie de nombreux avis de recherche dans la presse et à la radio. Personne n’a rien vu, rien entendu. Aucune rançon n’est demandée. Aucun corps n’est retrouvé. Six semaines après, le parquet d’Auxerre classe l’affaire : aucune information judiciaire n’est ouverte, et la disparition de la jeune Isabelle Laville reste totalement inexpliquée.
Les autres grandes affaires susceptibles de vous intéresser :