Nouvel ouvrage de Philippe MARION : « histoires d’experts : le sang et autres indices »

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La boucle est bouclée. Pour son troisième livre et dernier opus de sa trilogie sur les experts, Philippe MARION nous invite à découvrir un nouveau pan du travail de la police scientifique.

L’auteur de « petites histoires de la police technique et scientifique » et « police scientifique : la véritable histoire des experts », a rassemblé là, des affaires peu connues du 19ème siècle à nos jours autour de la thématique du sang et autres indices.

Nous connaissons tous les « crimes de sang », et c’est justement cette trace « chargée » en ADN,  que l’on va découvrir dans ce nouveau récit du chef de la section physique-chimie du laboratoire de police scientifique de Lille. L’auteur, Philippe MARION, nous invite dès les premières pages, à un voyage dans le temps avec les débuts de l’analyse du sang dans les affaires criminelles.

Philippe MARION « histoires d’experts- le sang et autres indices » – AFITT éditions – 2024

Au fil des pages nous découvrons des personnages déterminants dans l’aide à l’enquête (Teichmann, Uhlenhuth…) et la création de nouveaux procédés pour déterminer l’odeur du sang humain, sa composition, les méthodes pour différencier le sang humain au sang animal et ce, jusqu’à la morphoanalyse des traces de sang.

C’est autour de nombreuses affaires policières rassemblées dans cet ouvrage, que nous sommes invités à découvrir une autre histoire des experts. Mais Philippe MARION en parlera bien mieux que moi. Aussi, je vous laisse découvrir, à travers cet interview, le travail de création de cet ouvrage et les rendez-vous à venir pour échanger de vive-voix avec cet expert-écrivain.

Philippe, voilà ton troisième ouvrage qui va sortir prochainement. Peux-tu nous raconter comment est venue l’envie d’écrire ce nouvel opus et pourquoi ce thème ?
Au départ, le premier livre devait être également le dernier. Mais l’envie de continuer et de faire découvrir l’ensemble des activités de la police scientifique et leur évolution s’est imposée. Le deuxième livre évoquait la scène de crime, la balistique, l’empreinte digitale et la géologie. Il me restait à parler de l’histoire de l’analyse du sang, de ce que l’on appelle maintenant les micro-traces et également les débuts de l’informatique, sans trop entrer dans les détails car là, je m’écarte un peu de mon domaine de compétence.

Dans ce livre, tu évoques à travers de nombreuses affaires, l’évolution des techniques scientifiques au profit de l’enquête judiciaire, et ce du 19ème siècle à nos jours. Quelles ont été tes sources d’inspiration, d’informations pour remonter le temps, exhumer des faits divers peu connus et mettre en lumière des personnages déterminant dans la discipline scientifique ?

Gallica et le site Criminocorpus sont de véritables mines d’or pour trouver des sources tant scientifiques que journalistiques. Les « Annales d’hygiène publique et de médecine légale », les ouvrages de Rodolphe Reiss ou de Mathieu Orfila m’ont permis de trouver des affaires criminelles dans lesquelles les expertises scientifiques étaient intéressantes pour le livre. Une fois l’affaire trouvée, j’épluche la presse de l’époque ainsi que la gazette des tribunaux pour compléter le contexte judiciaire.

C’est généralement ma façon de procéder, d’abord j’essaie de trouver de la documentation scientifique sur une affaire et ensuite je regarde la presse.


Combien de temps s’est déroulé entre l’idée du sujet du livre et sa parution ?

Le plus compliqué est de trouver les articles scientifiques relatant les expertises dans des affaires intéressantes. Cela demande beaucoup de recherches et de lectures. Ensuite il faut compléter par la presse de l’époque et faire en sorte que la chronologie des histoires montre les évolutions scientifiques et leurs impacts sur la criminalistique. Comme je travaille sur mes livres principalement le week-end ou pendant mes congés, il faut bien compter 18 mois de travail de recherches et de rédaction.

Puis vient le moment où il faut trouver un éditeur. J’ai eu de la chance pour ce troisième ouvrage, c’est par Amos Frappa, grand spécialiste de la police et d’Edmond Locard que j’ai pu être édité par AFITT Éditions.

Déjà ton troisième livre, je suppose que tu ne vas pas t’arrêter là. As-tu un sujet qui t’inspire pour un prochain livre ?

Avec cette trilogie, j’ai évoqué les grands domaines de la police scientifique et leurs évolutions.

J’aimerais continuer à raconter des histoires d’experts mais en prenant plus de temps pour la description de l’affaire criminelle et des travaux d’expertises de nos illustres pionniers. J’ai déjà un manuscrit sur une histoire d’empoisonnement en 1850. J’ai essayé d’en faire un « True crime » ou l’on découvre l’enquête du magistrat et le travail d’un expert chimiste. J’attends maintenant le verdict de l’éditeur !

Quelle affaire t’a particulièrement marquée dans ce que tu as pu découvrir et pourquoi ?

L’affaire est celle du décès de Pierre Chanal, suspecté d’être le tueur de Mourmelon. J’avais fait mon service militaire à Mourmelon au moment de l’arrestation de Chanal. Le fait de recevoir ses vêtements et la lame de rasoir avec laquelle il s’était suicidé était comme un rappel du passé. A l’époque nous avions pu déterminer qu’il avait caché la lame de rasoir sous un pansement. C’est comme cela qu’il avait déjoué les mesures de sécurité.
Selon toi, quelle technique de PTS a été particulièrement intéressante du point de vue de sa découverte et de sa mise en place ? 
Il s’agit de la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse. Cette technique permet l’identification d’un grand nombre de composés. Cet outil est utilisé par l’ensemble des disciplines “chimiques” des laboratoires de police scientifique.

As-tu des rencontres prévues avec tes lecteurs ?

Oui je serai en séance de dédicaces : le samedi 9 novembre à la Librairie ALPHA B à Armentières, le 30 novembre à la librairie VAUBAN à Maubeuge, le 7 décembre au salon Noir charbon à Orchies, le 18 janvier à la librairie Studio livres à Abbeville et le 9 février au salon du polar de Forges les eaux.

Interview et texte de Nobert FLEURY © police-scientifique.com tous droits réservés 
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