Comme leur nom l’indique, les armes de poing concernent toutes armes utilisables d’une seule main et facilement dissimulables de par leur petite taille.
Le fonctionnement en simple et double action
Cette catégorie d’armes regroupe d’un coté les revolvers et de l’autre les pistolets. La plupart de ces armes fonctionne selon deux modes : la simple action (SA) et la double action (DA).
La simple action implique une intervention manuelle de la part de l’opérateur. Lorsque le chien est l’abattu, l’utilisateur va armer le chien manuellement vers l’arrière ou effectuer un mouvement de culasse avant de presser la détente. Ce mode de fonctionnement nécessite une force beaucoup plus faible sur la détente qu’en double action pour le départ du tir. Pour ce type de tir, la pression nécessaire sur la détente est généralement comprise entre 1,5 et 1,7 kilos (15-17 Newton).
En double action, l’opérateur va armer le chien ou marteau tout au long de la pression qu’il va exercer sur la queue de détente jusqu’à atteindre le point de décrochage. Une fois le point de décrochage atteint le chien va s’abattre violemment et percuter la munition. Cette réaction en chaîne entraine le départ du coup de feu. La pression nécessaire sur la queue de détente pour déclencher le tir se situe généralement aux alentours de 5kg.
Très souvent, lorsqu’une arme fonctionne en double action, elle peut également tirer en simple action. Il existe des armes fonctionnant uniquement en double action (double action only – DAO) où généralement le chien n’est pas visible (Exemple du Sig Sauer P250 Two-Tone 9mm).
La Safe Action
Glock® a mis au point un système de détente a mi chemin entre la simple et double action appelé safeaction. Ce système de sécurité se fait sur la queue de détente et sur le marteau de percussion interne. L’arme tire toujours en double action avec une course de détente de double action et une force appliquée sur la détente se rapprochant de la simple action (2,2 kilos environ). La masse appliquée sur la détente peut être modifiée selon les besoins. Par exemple la police française a adopté un poids de détente de 4,5kg pour une double action (Sig-Sauer SP2022) alors que celle de New York utilise un poids de détente de 5,5kg). SIG-SAUER SP 2022 de la Police Nationale Française
Les revolvers
L’invention du premier revolver revient à l’américain Samuel Colt en 1836 avec le Colt Paterson. Le chargement se faisait à l’époque par la bouche du canon et la mise à feu était faite à l’aide d’une capsule au fulminate de mercure. L’élément caractéristique du revolver est le barillet. Il s’agit d’un cylindre séparé du canon par lequel on chambre les cartouches (entre 5 et 10 selon les calibres).
Le nombre de chambres est plus petit pour les gros calibres (par exemple 5 pour le calibre .357 Magnum ou .44 Magnum) et plus important pour les petits calibres (par exemple 10 chambres à cartouches .22LR pour le Smith&Wesson modèle 617-2).
Les dernières générations de revolvers offrent des capacités plus importantes (par exemple le Smith&Wesson modèle 627 ou le Taurus modèle 608CP possèdent un barillet avec 8 chambres à cartouches pour un calibre de .357 Magnum).
Un revolver fonctionnant en double action et possédant un chien visible peut tirer la totalité de ses cartouches soit en double action soit toujours en simple action.
La longueur du canon peut varier pour des revolvers de même marque et de même modèle. La longueur est exprimée généralement en pouces (par exemple : 2, 2,5, 23/4, 3, 4, 6, 8, 10 pouces). Les longueurs les plus répandues sont les 2 et 4 pouces. La longueur du canon a une influence sur le recul d’une arme à feu. Cette réaction consécutive au tir se traduit par un mouvement en arrière de l’arme, à moins que l’énergie soit totalement absorbée soit par le bras du tireur, soit par l’affût de l’arme.
Enfin, la longueur du canon d’une arme peut avoir une grande influence sur la dispersion des résidus de tirs, ainsi que sur la précision et la vitesse du projectile. Plus un canon est court, plus la vitesse du projectile s’en retrouve diminuée. De la même façon, lorsque le projectile n’a pas le temps d’acquérir une bonne stabilité gyroscopique à cause d’un canon trop court, la précision du tir se trouve grandement affectée.
Fonctionnement de l’arme (vidéo):
Le barillet tourne autour de son axe afin de présenter une nouvelle chambre à cartouche face au canon lorsque le chien s’arme. Une fois celui-ci armé, la position du barillet se verrouille. Le barillet peut alors tourner dans le sens des aiguilles d’une montre (ex. Colt) ou dans le sens inverse des aiguilles d’une montre (ex. S&W) par rapport à la position du tireur.
Les revolvers peuvent se charger de différentes façons, soit :
· Par une portière de chargement située derrière le barillet. L’extraction des douilles vides se fait par une tige d’extraction mise au point en 1871 par Colt.
· Par un barillet basculant parallèlement à l’axe longitudinal du canon sur un des côtés de l’arme (très souvent à gauche).
· Par un barillet pivotant suivant un axe perpendiculaire à l’axe longitudinal du canon et située en dessous de celui-ci (on parle de revolver à brisure)
Pour les deux derniers types de revolvers, on a en règle générale un extracteur de douilles vides en étoile incorporé au barillet. L’extracteur pousse les douilles vides vers l’arrière lorsqu’une pression est exercée sur la tige.
Avantages et inconvénients
Les revolvers possèdent de nombreux inconvénients :
· Une faible capacité de cartouches
· L’incapacité de changer de pièce d’une arme à une autre
· Une perte de puissance due à l’espace entre le canon et le barillet
· Un recul important suivant certaines munitions
Son principal avantage est la possibilité d’utiliser dans selon les modèles, une grande variété de munitions. Il est par exemple possible de tirer des munitions de .38 Special dans un revolver chambré en .357 Magnum ou de tirer du .22 Court dans un revolver chambré en .22 Long Rifle. L’inverse n’est cependant pas possible et peut être très dangereux.
Pour mettre en sécurité un revolver sur une scène de crime, il suffit de ramener le chien en arrière, presser la détente tout en accompagnant lentement le chien jusqu’à sa position de repos.
Les pistolets
D’un point de vue historique le pistolet est apparu avant le revolver. Celui-ci était cependant à un seul coup et se chargeait par la bouche du canon.
Les pistolets semi-automatiques sont apparus à la fin du XIXe siècle grâce à Hugo BORCHARDT (1893), Théodore BERGMANN (1894) et Paul MAUSER (1896).
Le terme pistolet englobe l’ensemble des armes de poing dépourvues de barillet et tirant à un seul ou plusieurs coups.
En remplacement du barillet, les pistolets possèdent un chargeur (appelé également magasin) placé à l’intérieur de la crosse (exception faite par le pistolet Mauser C96 où le chargeur est rectiligne et les cartouches les unes sur les autres).
Les cartouches sont toujours disposées en quinconce dans des chargeurs de capacités variables (pouvant aller jusqu’à 20 (Glock®). Un chargeur de pistolet contient généralement 15 cartouches. Il est cependant possible d’insérer le magasin complètement approvisionné dans l’arme, chambrer une munition dans la chambre à cartouche, retirer le magasin et compléter celui-ci avec une dernière cartouche. On peut parler alors d’un 15+1, ce qui donne en réalité 16 cartouches.
Il arrive dans de rares cas (compétions sportives) que le magasin puisse dépasser de la crosse de l’arme. En effet, le Glock18 (pouvant tirer des rafales de 3 coups) peut avoir un chargeur spécial à 33 coups ou un chargeur de 22 coups pour le Sphinx suisse.
Fonctionnement de l’arme (vidéo):
Dans un premier temps, les cartouches sont introduites dans le magasin de l’arme, puis celui-ci est inséré dans la crosse. Pour chambrer une cartouche il suffit de tirer la glissière (culasse) vers l’arrière et de la relâcher. Ce mouvement entraine mécaniquement la première cartouche du chargeur à l’intérieur de la chambre à cartouche.
Une fois la cartouche chambrée, une simple pression sur la détente va libérer le marteau qui va frapper le percuteur. Ce dernier va taper l’amorce de la cartouche et va mettre le feu à la poudre. La pression est si forte à l’intérieur du canon (environ 4000 bars) que le projectile est poussé vers l’extérieur. Une fois le projectile en dehors du canon, la pression diminue et la culasse s’ouvre. Une griffe latérale solidaire de la glissière (l’extracteur) saisit la douille au niveau de la gorge et la tire en arrière. Au cours de son mouvement, la douille va heurter une butée fixe solidaire de la carcasse (l’éjecteur). Ce mécanisme permet d’éjecter la douille en dehors de l’arme par la fenêtre d’éjection.
Lorsque la glissière recule, elle arme mécaniquement le dispositif de percussion. Enfin, la glissière est rappelée à sa position initiale par un ressort récupérateur ; ce mécanisme permet de chambrer une nouvelle cartouche.
L’ensemble de ces opérations mécaniques va entrainer de multiples traces sur la douille, traces caractéristiques de l’arme ayant tiré la munition.
A noter que sur une scène de crime, la douille peut régulièrement servir de point de départ quant à l’identification d’une arme.
Sécurité ou Sûreté ?
La sécurité consiste en un mécanisme passif visant à bloquer le départ d’un tir accidentel (par un choc au sol par exemple).
La sûreté est un mécanisme mis en place volontairement par l’utilisateur pour neutraliser une arme chargée et neutraliser le tir.
Automatique ou Semi automatique ? :
Lorsque l’on parle d’armes automatiques, il s’agit d’armes capables de tirer en rafale tant que la queue de détente reste pressée. Le rechargement de l’arme se fait de façon automatique grâce à un mécanisme interne utilisant une partie de l’énergie de la charge propulsive de la munition ou dans certains cas un moteur.
Les armes semi-automatiques ne tire qu’une seule munition à la fois. Afin d’effectuer un deuxième coup, il faut relâcher la queue de détente et presser à nouveau. L’énergie produite par le départ d’un coup de feu, entraine la prise en compte d’une nouvelle munition dans la chambre à cartouche.
Pour les pistolets semi-automatiques fonctionnant en double action, les plus modernes, il existe deux sûretés : le levier de désarmement qui permet de rabattre le chien en position de repos et le verrou qui bloque la glissière ouverte lorsqu’il n’y a plus de cartouche et qui permet de ramener la glissière vers l’avant (bloc culasse). Sur certaines armes, comme le Smith&Wesson ou le Beretta, un second levier doit être remonté manuellement pour pouvoir tirer.
Il n’y a pas d’autre sûreté, l’arme étant considérée comme assurée puisque la force nécessaire au départ du coup en double action évite normalement tout accident.
Un pistolet en double action tire généralement la première cartouche en double action (forte pression sur la détente) et les autres cartouches en simple action, le marteau restant armé après le premier tir.
La firme Colt a mis au point un pistolet tirant uniquement en double action (all double action) avec une force appliquée sur la détente propre à la double action (environ 5kg).
Les armes peuvent avoir une sécurité au niveau du chargeur qui interdit le tir si le chargeur n’est pas complètement engagé dans l’arme et ce, même si une cartouche se trouve logée dans la chambre à cartouches.
Les deringers
Il s’agit de revolver à plusieurs canons dont le percuteur est sélectif.
Il s’agit d’une variante du pistolet à un coup avec plusieurs canons (généralement deux), dont chaque canon peut recevoir une cartouche.